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Comptabilité et finance

IFRS 18 et son incidence sur l’information financière

Survol des principaux aspects d’IFRS 18 États financiers : Présentation et informations à fournir.

Selon Armand Capisciolto, FCPA, ne pas voir la nécessité de se préparer aux changements à apporter aux états financiers du fait de l’arrivée d’IFRS 18 revient à ne pas en comprendre la pleine portée. 

La nouvelle norme comptable internationale, publiée en avril et entrant en vigueur en 2027, introduit plusieurs changements importants, dont un nouveau sous-total pour le résultat d’exploitation dans l’état du résultat net et le classement des charges et des produits dans les catégories financement, investissement et exploitation. 


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Il s’agit là d’un changement considérable compte tenu des indications minimales en matière de présentation qui sont énoncées dans IAS 1, la norme que remplacera IFRS 18. « La norme actuelle ne contient même pas d’indications sur les composantes du résultat d’exploitation », fait remarquer le FCPA. 

Lorsque les entités décident elles-mêmes du contenu de leurs états financiers, le niveau de détail peut grandement varier, ce qui se traduit par des informations incohérentes pour les utilisateurs de ces états financiers. IFRS 18 vise à rendre la présentation d’informations plus claire et plus uniforme. 

« C’est une norme axée sur les besoins des investisseurs qui vise la fourniture d’informations de meilleure qualité sur la performance de l’entité », explique-t-il. 

À titre d’exemple, il mentionne les comptes d’opérations de change. En vertu d’IFRS 18, les profits et pertes n’auront plus à être présentés au titre d’un compte unique. Les éléments liés à la dette à long terme, aux investissements et aux comptes fournisseurs seront classés respectivement dans les nouvelles catégories financement, investissement et exploitation 

Armand Capisciolto croit que la promotion de comparaisons plus significatives entre les cabinets entraînera une réduction de la charge de travail des CPA en matière de communications financières, et que la nouvelle clarté des informations offrira à certaines entités un meilleur accès aux capitaux. « Les investisseurs disposeront peut-être d’informations jusque-là inaccessibles. » 

Les mesures de la performance définies par la direction et les indicateurs fondés sur les produits, comme le BAIIA ajusté ou le résultat net ajusté, seront aussi standardisés en vertu d’IFRS 18. Ces paramètres servent à présenter la performance financière d’une entité dans des rapports annuels et des communiqués de presse, donc en dehors des états financiers; or, ils ne sont pas nécessairement comparables, et leur formule n’est pas toujours claire ou standardisée. 

Selon Gabriela Kegalj, leader de l’équipe affectée aux questions de présentation IFRS de KPMG, les entités doivent mener une « analyse exhaustive des écarts » pour cerner les changements importants qui s’appliquent aux mesures de la performance définies par la direction. Cette analyse comprend la comparaison des informations contenues dans les états financiers avec les mesures non conformes aux PCGR actuellement utilisées et incluses dans d’autres communications. Les informations conformes à la définition des mesures de la performance définies par la direction devront être incluses dans les notes annexes et rapprochées avec les totaux ou sous-totaux dont les IFRS exigent la présentation ou la fourniture, avec l’incidence fiscale et l’effet sur les participations ne donnant pas le contrôle. Tout changement au mode de calcul de ces mesures doit par ailleurs être identifié et expliqué. 

Armand Capisciolto souligne qu’il faut accorder une plus grande attention au regroupement et à la ventilation des informations dans les états financiers en application d’IFRS 18, puisque c’est cet aspect qui est le plus complexe et qui exige le plus d’efforts. « Il est essentiel de détecter rapidement les modifications qui devront être faites, car la mise à jour du plan de comptes et du système de saisie automatique demande du temps, sans compter que la révision des informations après coup est très difficile. » 

Les CPA auront de nombreuses occasions d’en apprendre davantage et de poser leurs questions sur IFRS 18 avant sa mise en œuvre officielle. Les réunions du Groupe de discussion sur les Normes IFRS de comptabilité du Conseil des normes comptables, qui se tiennent trois fois l’an, sont un bon moyen de ne rien manquer. « Je m’attends à ce que d’ici 2027, et même jusqu’à 2028, IFRS 18 soit sur toutes les lèvres. » 

Les CPA peuvent soumettre une question à traiter par le Groupe de discussion, constitué d’auditeurs et d’autres professionnels de la comptabilité. Les enregistrements et les comptes rendus des réunions, qu’elles aient porté sur IFRS 18 ou sur tout autre sujet, sont ensuite mis en ligne. 

Les mises à jour des autorités en valeurs mobilières par suite de la publication d’IFRS 18 sont également à surveiller. Selon Brian Banderk, président du comité permanent des chefs comptables des Autorités canadiennes en valeurs mobilières, les travaux en ce sens sont en cours. 

« Les Autorités canadiennes en valeurs mobilières évaluent actuellement l’incidence d’IFRS 18 sur la réglementation des valeurs mobilières, notamment de l’inclusion des mesures de la performance définies par la direction dans les états financiers IFRS sur le Règlement 52-112 sur l’information concernant les mesures financières non conformes aux PCGR et d’autres mesures financières », déclare-t-il à Pivot. 

Si 2027 semble encore loin, les CPA devraient s’atteler sans délai et avec sérieux à la mise en œuvre d’IFRS 18. 

« Aucun CPA ne peut affirmer en toute certitude que la norme n’aura pas d’incidence sur son travail ou sur son entité, dit Armand Capisciolto. Ce sont les états du résultat global de chaque entité canadienne qui seront touchés. »