Zéro déchet : des trucs pour donner un répit à la planète
Au poids, de 75 % à 80 % des déchets des ménages sont des matières organiques compostables. (Getty Images/Alistair Berg)
Face aux changements climatiques, dont les effets se font sentir partout dans le monde, nombre d’entreprises et d’administrations ont pris conscience de la nécessité non seulement de s’adapter, mais aussi d’atténuer ces effets au moyen de stratégies de réduction des émissions de carbone et de réduction des déchets, entre autres mesures. À ce propos, la Ville de Toronto, par exemple, ne vise rien de moins que de ne plus produire de rebuts.
À l’échelle individuelle également, un nombre croissant de citoyens prennent conscience de leur impact sur l’environnement et de la nécessité de moins jeter. Lauren Singer, une jeune Américaine, s’est fait connaître pour avoir réussi à faire tenir dans un bocal de 1 litre tous les déchets qu’elle a produits en quatre ans. Dans une série de vidéos, elle explique comment et pourquoi elle a adopté le mode de vie zéro déchet.
Les assises de cette philosophie se résument à ces cinq principes : refuser, réduire, réutiliser, composter et recycler. Nombre de ces préoccupations sont au cœur de l’économie circulaire, une approche régénératrice visant à éliminer le gaspillage et l’exploitation continue des ressources.
Pour réduire votre empreinte écologique, voici quelques bonnes idées de départ.
1) NETTOYAGE : ÉVITEZ LES CONTENANTS EN PLASTIQUE
En parcourant le rayon nettoyage d’une épicerie, on est frappés par les tonnes de contenants en plastique. Et inutile de préciser où ils finiront. C’est pourquoi Samantha Nyinawumuntu, étudiante montréalaise adepte du zéro déchet, recommande de fabriquer ses propres produits de nettoyage. « C’est très facile, ça fait le boulot, et c’est bien moins cher que les produits du commerce », dit-elle.
D’autres options existent. Ainsi, vous pouvez vous tourner vers les produits de l’entreprise britanno-colombienne Tru Earth, qui propose notamment des écofeuilles de détergent à lessive. Hypoallergéniques et végétaliennes, ces bandes saponifiées sont conditionnées dans une enveloppe protectrice en carton qui fait aussi office de matériel d’expédition.
2) EMBALLAGE : PENSEZ ÉCOLO
Vous voulez réduire votre utilisation de sacs et d’emballages en plastique? Vous pouvez facilement utiliser des emballages alimentaires faits de coton recouvert de cire d’abeille, au lieu du film plastique, ou bien des sacs en silicone réutilisables, en remplacement des sacs à fermeture éclair en plastique. Par ailleurs, comme le souligne Mme Nyinawumuntu, vous pouvez mettre les fruits et légumes dans le chariot, puis les laver à la maison, ou encore utiliser des sacs à fruits et légumes réutilisables. Si vous habitez la région de Montréal et que vous aimez le café, vous pouvez obtenir une tasse à café réutilisable moyennant un dépôt de 5 $ dans divers cafés, grâce à une initiative de La Vague.
Pour les amateurs de pain qui n’ont pas toujours le temps ou l’envie de s’en faire cuire, Samantha Nyinawumuntu propose ceci : « À votre boulangerie, demandez un sac en papier, puis mettez votre pain dans un contenant en plastique, à la maison, pour qu’il conserve son moelleux. »
3) COMPOSTAGE : FAITES LITIÈRE DE VOS RÉTICENCES
Au poids, de 75 % à 80 % des déchets des ménages sont des matières organiques compostables. Il est donc tout à fait logique de détourner autant de déchets que possible des sites d’enfouissement. Certains s’adonnent au compostage pour produire du terreau pour leur jardin. De plus, de nombreuses villes ont mis en place un programme de compostage.
Si vous profitez des programmes de recyclage ou de compostage de votre ville, ayez l’amabilité de respecter les consignes en vigueur (par exemple, la Ville de Québec a publié un guide de tri fort utile) et évitez de jeter des « intrus » dans les différents bacs.
4) MAGASINAGE : LIMITEZ-VOUS À UN SEUL COMMERCE
Jusqu’à tout récemment, les commerces de type guichet unique pour consommateurs soucieux de réduire leurs déchets étaient rares. Ce n’est plus le cas. Dans la région de Montréal, on en compte plusieurs : Vrac & Bocaux, Épicerie LOCO, Méga Vrac et Épicerie Réserves. À Vancouver, on ira faire un tour chez Nada Grocery ou Kitchen Staples, entre autres. À Toronto, on peut faire tous ses achats écolos chez Bare Market ou chez Unboxed Market, qui se targue d’avoir été la première boutique zéro déchet tous produits de la Ville reine.
Ces commerçants nouveau genre ont un point en commun : leurs clients sont encouragés à apporter leurs propres contenants, tasses ou sacs réutilisables, bien que d’autres options soient aussi proposées sur place. (Assurez-vous de prendre connaissance des restrictions et changements d’horaire dus à la pandémie.)
Cela dit, malgré l’appellation guichet unique, ne vous attendez pas à trouver tout ce dont vous avez besoin dans ces magasins. Comme l’explique Mme Nyinawumuntu, il faut parfois se rendre ailleurs pour dénicher certaines épices exotiques, par exemple.
5) ACHAT LOCAL : MAINTENEZ CETTE BONNE HABITUDE
Privilégier les détaillants locaux est toujours une bonne idée, surtout pendant une pandémie, mais cette habitude contribue de surcroît à réduire les déchets. Par exemple, la blogueuse californienne Kathryn Kellogg aime les tortillas, mais rechigne à les préparer. Au lieu d’acheter des tortillas emballées, elle en commande des fraîches à un restaurant mexicain, puis va les chercher en apportant son contenant. « Beaucoup de solutions au problème des déchets sont d’une grande simplicité », rappelle-t-elle.
6) HYGIÈNE : SOYEZ AUX PETITS SOINS POUR LA PLANÈTE AUSSI!
Prendre soin de soi sans que ce soit au détriment de l’environnement, est-ce possible? Bien sûr. Par exemple, Life Unpacked propose une brosse à dents en bambou et une poudre dentifrice écologique, autant de produits qui ne feront pas grossir les amas de plastique dans les dépotoirs.
Pour vos cheveux, essayez le shampooing en barre Mountain Evergreen, entièrement naturel, aux effluves de melaleuca et d’eucalyptus. « Vous ne ferez plus qu’un avec la nature et la terre, que vous contribuerez ainsi à protéger », peut-on lire sur le site de l’entreprise.
Dans la même veine que les couches réutilisables, il est désormais possible d’acheter du « papier hygiénique réutilisable », plus précisément des bandes de finette de coton lavables de 4 sur 8 pouces. « Une douceur formidable! », aux dires d’un utilisateur.
7) VÊTEMENTS : DONNEZ UNE SECONDE VIE AUX ARTICLES ÉLIMÉS OU DÉMODÉS
Avant de vous débarrasser de vêtements, demandez-vous s’ils ne pourraient pas avoir une seconde vie, ou être surcyclés grâce aux doigts de fée de quelqu’un comme Sandra Tedesco, propriétaire de l’atelier Sandrarefashionista, à Montréal. Mme Tedesco se spécialise dans la conversion de vieux vêtements en de nouveaux articles : une jupe peut devenir une chemise, une chemise peut devenir un foulard, etc. Elle vend ensuite ses créations sur Instagram, Etsy et d’autres points de vente.
Ces deux dernières années, les clients de la designer lui ont apporté de grandes quantités de jeans, qu’elle transforme en accessoires. « Ces dons montrent à quel point le niveau de conscience s’est accru, notamment chez ceux qui me suivent sur les réseaux sociaux, dit-elle. L’industrie textile est une des plus polluantes, alors tout ce qu’on peut faire pour en réduire l’impact est assurément une bonne idée. »
8) FRUITS ET LÉGUMES : OPTEZ POUR LE VILAIN PETIT CANARD
Au Canada, on estime que 58 % des aliments sont jetés, et ce, pas forcément parce qu’ils sont impropres à la consommation, mais du fait qu’ils ont été victimes d’une chaîne logistique déficiente ou parce que nous, consommateurs difficiles, les avons boudés. Heureusement, un nombre croissant de détaillants s’emploient à renverser cette tendance. Ainsi, Seconde Vie, au Québec, propose des paniers pleins de surplus dits « moches », soit des fruits et légumes ayant le malheur de présenter de légères imperfections, mais qui sont tout aussi sains que leurs pairs à l’esthétisme irréprochable. Les supermarchés IGA, notamment, osent proposer de tels produits.
Parallèlement, le projet d’économie circulaire LOOP s’est donné pour mission de sauver les « rejetés » de l’industrie alimentaire avant même qu’ils atteignent les rayons des magasins, en les transformant en jus, boissons ou savons aux couleurs attrayantes.
SOUCI ÉCOLOGIQUE : TOUS LES EFFORTS SONT BIENVENUS!
Bien que la réduction des déchets soit un parcours qui ne sera jamais parfait, les adeptes du zéro déchet s’accordent pour dire qu’il vaut la peine de s’y engager. Mme Nyinawumuntu : « Tâcher de réduire mon empreinte carbone en passant au zéro déchet m’a donné l’impression de faire quelque chose de bien. »
PARFAIRE SES CONNAISSANCES EN MATIÈRE D’ENVIRONNEMENT
Les changements climatiques sont un enjeu sérieux, et CPA Canada est heureuse de vous proposer des ressources sur ce sujet, que vous, CPA, pouvez consulter pour aider les entreprises à s’adapter. Vous lirez sûrement avec intérêt l’article intitulé « Changements climatiques : une introduction à l’atténuation et à l’adaptation » ou diverses études de cas, par exemple. Vous constaterez ainsi en quoi les questions environnementales vous touchent, comme comptable.