8 aspects à ne pas négliger pour lancer son entreprise
Se faire accompagner par un mentor est un excellent moyen d’obtenir gratuitement des informations sur son secteur d’activité. (Getty Images/Carlina Teteris)
Quel plaisir d’enfin lancer sa propre entreprise! Mais il ne suffit pas d’établir une stratégie et de fixer des objectifs : selon les experts, les entrepreneurs oublient souvent certains détails, ce qui risque de rendre leur parcours plus difficile.
Voici huit conseils à retenir pour lancer une entreprise avec succès.
1) CONNAÎTRE LES RESSOURCES À SA DISPOSITION
Nombre d’entrepreneurs disposent d’un riche éventail de ressources dont ils ignorent l’existence, expliquent les spécialistes. Les sites Web des provinces, des villes et même des chambres de commerce sont de précieuses sources d’information et de conseils sur le démarrage d’entreprise, notamment en ce qui concerne l’immatriculation et les lois fiscales provinciales.
Melanie Schroeder, CPA, fondatrice et chef de la direction de Out of the Box CPA, suggère aux entrepreneurs de commencer par consulter les pages Web de leur province (comme celles de Revenu Québec, des programmes de soutien aux petites entreprises de l’Ontario, et de OneStop Business Registry et Small Business B.C. en Colombie-Britannique). Ils y trouveront la marche à suivre pour immatriculer leur entreprise, des outils, et les coordonnées de personnes-ressources.
2) CONSTITUER SON ENTREPRISE EN PERSONNE MORALE
Du côté de l’engagement de la responsabilité, se lancer en affaires n’est pas sans conséquence, et certains décideront de constituer leur entreprise en personne morale, au lieu d’en rester à l’entreprise individuelle. Il faut d’abord connaître ses obligations avant de faire des choix.
La constitution en personne morale (communément appelée « incorporation ») comporte des avantages et permet de réduire certains risques. Sandy Lyons, CPA, directeur principal chez Grant Thornton, recommande de commencer sous forme d’entreprise individuelle et de se fixer des objectifs. Quand vous les aurez atteints, vous passerez alors à la constitution en personne morale. Demandez-vous quelle sera la structure de l’entreprise et à qui elle appartiendra. La réponse vous aidera à déterminer si vous êtes prêt à vous constituer en personne morale et les prochaines étapes.
3) OBTENIR UN NUMÉRO DE TPS/TVH
Outre la constitution en personne morale, l’inscription à la TPS/TVH est un autre aspect important à considérer, car si elle vous oblige à facturer la TPS/TVH à vos clients, elle vous donne aussi droit à des crédits sur les taxes que vous aurez vous-même payées.
Si vous n’avez pas de numéro de TPS/TVH, vous perdez tous les crédits de taxe sur les intrants, explique Mme Schroeder, parce que « les demandes de remboursement ne sont pas rétroactives ».
Il est arrivé par le passé que des fournisseurs non inscrits perçoivent la TPS. Évidemment, ils ont dû la rembourser. Sans numéro de TPS/TVH, point de crédit de taxe sur les intrants.
« Assurez-vous de comprendre les règles de la TPS avant de décider de vous inscrire », conclut-elle.
4) CONNAÎTRE SES OBLIGATIONS FISCALES
Devenir un travailleur autonome s’accompagne de nouvelles responsabilités.
« Beaucoup d’entrepreneurs qui débutent sont surpris de voir que le fisc exige des pénalités et des intérêts, l’année suivante, parce qu’ils ont omis de verser des acomptes provisionnels en cours de route. Il faut comprendre qu’il est en général obligatoire de payer l’impôt à mesure », explique Lisa Zamparo, CPA, fondatrice de The Wellth Company. « Prenez la peine de lire attentivement les communications de l’ARC et, en cas de doute, consultez un CPA. »
Elle conseille aux entrepreneurs de se renseigner sur les déductions fiscales auxquelles ils peuvent avoir droit : « Surtout quand il s’agit des dépenses professionnelles. Il est important de bien se préparer pour savoir quels reçus conserver ».
5) BIEN GÉRER SES FONDS
Les experts s’entendent sur la nécessité pour les entrepreneurs de séparer leurs finances professionnelles de leurs finances personnelles.
« Pour faciliter la tenue de livres, ayez un compte bancaire à part et une autre carte de crédit », conseille Mme Zamparo. Si votre entreprise n’est pas constituée en personne morale, une solution simple consiste à ouvrir un autre compte-chèques de particulier, plutôt que d’ouvrir un compte d’entreprise, afin de réduire les frais bancaires.
Sandy Lyons est du même avis et ajoute que le recours à différents comptes permet de ne pas mêler dépenses personnelles et dépenses professionnelles.
Mme Zamparo suggère aussi de faire les achats nécessaires graduellement. « Évitez d’immobiliser trop d’argent dans de l’équipement dès le départ. Les postes de dépenses sont nombreux dans une entreprise. Donnez la priorité aux dépenses qui vous aideront à gagner du temps et à rationaliser votre exploitation, pour vous concentrer sur l’augmentation du chiffre d’affaires. »
Passez en revue les dépenses mensuelles, même les plus modiques. Les frais mensuels de 5 $ ou de 10 $ pour les abonnements à des logiciels en ligne et à des services, ainsi que les prélèvements automatiques, s’additionnent et font boule de neige, explique M. Lyons. « Et voilà que vous dépensez 100 $ par mois, tout compte fait. » Il en va de même pour le téléphone, l’accès à Internet et les autres services publics.
Encore une fois, renseignez-vous sur vos obligations fiscales et autres pour éviter de payer des frais de retard ou des intérêts (voir le point 4).
6) INVESTIR DANS L’INFRASTRUCTURE INFORMATIQUE
Comme entrepreneur, vous devez gérer vos fonds avec prudence et ne pas dépenser plus que nécessaire, mais certains investissements sont essentiels pour que votre entreprise tourne rondement. Par exemple, selon M. Lyons, une imprimante multifonction à port USB capable de traiter plusieurs pages à la fois est un achat indispensable.
Vous aurez aussi besoin d’un logiciel de tenue de comptes performant, non seulement pour gérer les factures et pour dresser vos états financiers, mais aussi pour établir des portraits des clients, à mesure que vous bâtirez votre clientèle. De plus, les outils organisationnels intégrés dans les systèmes faciliteront la production des déclarations de revenus.
En raison de l’essor des ventes en ligne, M. Lyons recommande d’utiliser un système de gestion de contenu pour traiter les paiements en ligne. Il faudra penser à PayPal, aux virements électroniques et aux paiements par cartes de crédit.
Investissez aussi dans un logiciel antivirus fiable pour vous protéger contre les attaques des cybercriminels. « Certaines entreprises se retrouvent soudainement paralysées parce qu’elles n’ont pas protégé leurs appareils avec un logiciel antivirus Norton ou McAfee », dit-il. Elles sont alors contraintes de payer les pots cassés au lieu d’investir pour favoriser la croissance.
7) CONNAÎTRE LES PRATIQUES EXEMPLAIRES
Suivez des webinaires et des cours offerts gratuitement afin de vous tenir au courant des tendances dans votre secteur d’activité. Il importe toutefois d’utiliser son temps à bon escient et de mettre en pratique les connaissances nouvellement acquises.
« La meilleure façon d’apprendre est de passer de la théorie à la pratique », explique Mme Zamparo. « Si, par exemple, vous apprenez à créer une campagne de publicité sur Facebook, passez ensuite à l’action. »
De nombreuses organisations, comme CPA Canada et Mentor Works, offrent gratuitement des ressources destinées à la planification d’entreprise, comme des guides sur les finances, la fiscalité et les demandes de subvention et de financement.
8) POSER DES QUESTIONS
« On ignore ce qu’on ignore », dit Mme Schroeder, qui affirme qu’il ne faut pas avoir peur de poser des questions. « Je travaille pour des entrepreneurs depuis 25 ans, et je continue à apprendre des choses sur la législation. »
M. Lyons abonde dans le même sens et conseille aux entrepreneurs de se trouver un mentor, grâce à leurs activités de réseautage ou auprès de leur chambre de commerce, qui les aidera à naviguer en eaux nouvelles. « Vous n’avez pas besoin de répéter les erreurs que d’autres ont commises. »
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