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Une interprétation numérique d'un sac d'argent
Données et technologies

Investissement dans l’IA : rentable à long terme?

Les experts sont unanimes : les entreprises qui mettent déjà en œuvre des solutions d’IA en tireront profit plus tard.

L’évolution de plus en plus rapide de la technologie n’échappe pas aux entreprises canadiennes, qui s’efforcent de tenir le rythme. Exit les théories de complot et d’invasion par les robots. Elles cherchent désormais des stratégies pour transformer les avancées technologiques en avantages concurrentiels. Les CPA, en particulier, explorent les avantages de l’intelligence artificielle (IA) en matière d’information financière. 

« En tant que CPA, notre travail consiste à analyser de grandes quantités d’informations », explique Bryant Ramdoo, associé et leader international, Innovation en audit et en certification à KPMG au Canada. « Les principaux avantages de l’IA sur le plan de l’information financière résident dans sa capacité à traiter d’énormes volumes de données et à les exploiter pour cerner et prévoir les tendances. »


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Les chiffres ne mentent pas : selon un récent sondage de KPMG auprès de 1 800 entreprises réparties dans dix grands marchés, au Canada, 73 % des entreprises mènent des projets pilotes d’utilisation de l’IA en information financière, contre seulement 39 % à l’échelle mondiale.  

Le Canada est toutefois à la traîne dans la mise en œuvre de la technologie : seulement 14 % des entreprises ont intégré l’IA à leurs processus, actuellement. Les entreprises doivent tenir compte de plusieurs facteurs avant de se lancer dans l’IA, dont la confidentialité des données, la conformité aux règlements et aux lois, ainsi que la formation continue. 

Le sondage révèle aussi que la quasi-totalité des entreprises s’attendent à accroître leurs investissements dans les activités liées à l’IA. En fait, toutes les entreprises sondées mettront en œuvre un projet pilote d’IA au cours des trois prochaines années.  

« À court terme, c’est assez coûteux », admet Melissa Robertson, directrice de projets, Recherche et leadership intellectuel (Technologies), à CPA Canada. « Mais investir maintenant pour trouver le bon outil d’IA à adopter mène plus rapidement à des gains et à la rentabilité à long terme. »  

Nos deux experts soulignent que bien évidemment, il faut aussi investir dans le personnel (services juridiques, technologies de l’information, gestion du changement), dans l’infrastructure technologique et dans l’apprentissage continu pour rester au fait des nouveautés. Au vu de la vitesse à laquelle évolue la technologie, la formation continue sera nécessaire à tous les niveaux des organisations. « Nous devons tous comprendre le fonctionnement et les limites de la technologie », croit Bryant Ramdoo. 

Les projets pilotes actuels, en tout cas, valent largement le temps et l’argent investis. Non seulement l’IA permet d’établir des prédictions complètes et d’analyser les tendances de l’information financière, mais elle aide aussi à prendre de meilleures décisions fondées sur les données, à améliorer l’exactitude et la fiabilité des données et à accroître la productivité et l’efficacité du personnel.  

« Mais surtout, ajoute Melissa Robertson, la mise en œuvre de l’IA pourrait mener à l’élimination de tâches répétitives ou monotones, et ainsi permettre aux employés qualifiés de consacrer plus de temps à des tâches à valeur ajoutée ». 

« Il n’est pas humainement possible d’analyser des milliers de mégaoctets de données ni de tenir compte d’autant de données pour formuler des conclusions logiques », renchérit Bryant Ramdoo. L’IA le peut, elle, et il serait dommage de ne pas en profiter. 

L’adoption de l’IA n’est pas synonyme de pertes d’emplois, mais plutôt d’occasions de travailler sur des tâches plus stimulantes, plus importantes et plus créatives. Avec la montée de l’utilisation de l’IA, au-delà des fonctions habituelles de contrôle de l’exactitude des données, les entreprises feront appel aux auditeurs pour concevoir des processus plus proactifs, linéaires et prédictifs et formuler des analyses approfondies. 

Toutefois, comme le souligne Melissa Robertson, il ne faut pas laisser la mise en œuvre de l’IA diminuer l’importance de la compréhension et de la formation derrière les tâches dont cette technologie nous libère.  

« Les CPA réaliseront les limites de l’IA à l’usage, et seront alors à même de déterminer les tâches adaptées à la technologie et celles qu’il vaut mieux accomplir manuellement. »