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Données et technologies

CPA Canada exhorte le gouvernement fédéral à prendre plus de mesures pour l’IA

Dans un mémoire prébudgétaire, CPA Canada a pressé le gouvernement fédéral de contribuer à l’avancement de l’IA au pays, et Ottawa l’a entendue.

Poussés par la transformation rapide qu’engendre l’intelligence artificielle (IA) dans tous les secteurs d’activité, les CPA du pays planifient la prochaine étape : un cadre solide pour l’adoption et la gouvernance de l’IA au Canada. 

CPA Canada réclame depuis longtemps un soutien de la part du gouvernement pour faciliter l’adoption de l’IA. Dans son récent mémoire prébudgétaire, l’organisation a pressé le gouvernement de bonifier les possibilités associées à l’IA en instaurant des mesures visant à en accélérer l’adoption tout en protégeant le public des risques qui en découlent. Ces recommandations suivent l’annonce d’un nouveau blocage dans l’étude du projet de loi C-27 sur l’encadrement de l’IA au Canada, alors que l’Union européenne a rapidement adopté sa propre législation sur l’IA, plus tôt cette année.  

Le gouvernement semble avoir répondu à l’appel en lançant des initiatives, comme les programmes d’aide aux entreprises pour l’adoption de l’IA, pour remédier à certains problèmes soulevés par CPA Canada. 


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Les systèmes d’IA ont commencé à intégrer les opérations financières, les pratiques d’audit et les cadres décisionnels, et ce, à une vitesse exponentielle. Le débat sur l’IA s’avère de plus en plus pertinent pour les CPA, qui, de toute évidence, loin de se cantonner à un rôle de spectateur, endossent celui d’acteur clé dans le façonnement de la gouvernance en matière d’IA.  

Pour un écosystème d’IA canadien 

Parmi les thèmes importants du mémoire prébudgétaire de CPA Canada figure la nécessité de soutenir les entreprises d’IA canadiennes et de constituer un écosystème national. Il s’agissait d’un objectif réaliste avant, lorsque le Canada a mis au point sa stratégie pancanadienne en matière d’IA, une première mondiale, mais depuis, le cadre réglementaire et les mesures de soutien à l’adoption de l’IA prennent du retard.   

Melissa Robertson, directrice de projets, Recherche et leadership intellectuel, à CPA Canada, insiste sur le risque que représente la dépendance à des technologies étrangères. « Nous devons soutenir les entreprises d’IA canadiennes en achetant leurs produits. Le recours à des solutions d’ailleurs doit se limiter aux seuls cas où nous ne disposons d’aucune option nationale. Oui, l’adoption rapide de l’IA est pressante, mais on ne doit pas non plus négliger l’avantage stratégique conféré par les solutions canadiennes. Accepter la dépendance aux technologies d’IA étrangères, c’est renoncer aux avantages économiques dont pourrait bénéficier le Canada. » 

Défis liés à l’adoption de l’IA pour les entreprises canadiennes 

Outre l’aspect économique, les préoccupations du pays liées à l’IA concernent la capacité des entreprises de garder le contrôle en matière de données, de processus et de confidentialité. L’adoption de l’IA peut accroître la productivité et simplifier les activités, mais elle représente aussi un risque important pour les petites entreprises. Selon Melissa Robertson, ce genre d’obstacles est particulièrement intimidant dans le contexte des réglementations transfrontalières. « L’utilisation d’outils étrangers ajoute à la à suivre, et les petites entreprises n’ont pas toutes les moyens de se conformer à ces règles. »  

Dans son mémoire prébudgétaire, CPA Canada souligne les avantages que les entreprises canadiennes peuvent tirer de l’adoption de l’IA, mais reconnaît l’existence de lacunes dans la gouvernance et les lignes directrices. L’organisation mentionne notamment la nécessité d’un cadre réglementaire qui encourage l’innovation tout en assurant la protection du public. « Une réglementation stricte poussera peut-être certaines entreprises à aller voir ailleurs, mais les risques que pose la non-réglementation de l’IA sont trop importants pour être ignorés. La réglementation ne doit pas ôter aux entreprises l’envie de s’installer au Canada, mais ne rien faire n’est pas non plus la solution. »  

CPA Canada reconnaît l’urgence d’instaurer une gouvernance pour l’IA 

Pour aider les CPA à s’y retrouver dans cet environnement changeant et peu réglementé, CPA Canada et l’American Institute of Certified Public Accountants (AICPA) ont produit un livre blanc intitulé Combler l’écart de confiance à l’égard de l’IA : le rôle des CPA dans le renforcement de la gouvernance de l’IA et la gestion des risques. Il s’agit du deuxième document d’une série visant à faire valoir l’engagement de la profession envers les pratiques exemplaires en gouvernance de l’IA à l’échelle mondiale. 

« En l’absence de réglementation spécifique en matière d’IA, les entreprises canadiennes doivent se tourner vers des cadres de gouvernance volontaires, des lignes directrices et des pratiques exemplaires pour adopter l’IA de façon responsable, fait observer Melissa Robertson. Notre document de recherche explore les composantes d’un cadre de gouvernance solide et présente des recommandations pour l’élaboration de stratégies et de politiques d’IA. » 

Les CPA, acteurs clés de la mise en œuvre de l’IA 

Selon le livre blanc, grâce à leur sens des affaires, à leur esprit critique et à leur souci de l’intégrité, les CPA peuvent, de concert avec les équipes des technologies de l’information, des affaires juridiques, de la conformité et de la protection des renseignements personnels, jouer un rôle clé pour surmonter les défis associés à la conception et à l’adoption de systèmes d’IA.  

En tant que protecteurs de l’intégrité financière et des environnements de contrôle, les CPA occupant des postes de haute direction ou exerçant en entreprise peuvent influencer les utilisations de l’IA non seulement dans les processus financiers et de présentation de l’information, mais aussi dans l’ensemble des processus d’affaires, opérationnels et de contrôle interne des entreprises. Les CPA peuvent stimuler le virage numérique et l’adoption de l’IA en employant leur bagage de connaissances en technologies et en gouvernance dans la création de dossiers d’analyse exploitables et l’établissement de cas d’utilisation prioritaires dans toutes les sphères de leurs organisations. 

Vu le rôle croissant de l’IA dans le monde des affaires, les CPA seront de plus en plus appelés à participer au déploiement responsable et efficace de technologies d’IA. Consciente de cette évolution, CPA Canada explore, en collaboration avec l’AICPA, l’incidence de l’IA sur l’ensemble des secteurs d’activité. 

Le point de vue de Melissa Robertson semble étayer l’évolution du rôle de la profession : « J’aime considérer l’IA non pas comme un substitut capable de faire nos tâches à notre place, mais comme un instrument capable de les simplifier ». Ce tournant vers l’adoption de l’IA ne vise pas la suppression d’emplois, mais plutôt l’amélioration de l’efficacité et de la productivité dans les tâches quotidiennes au moyen d’outils comme l’automatisation de l’analyse des données ou l’optimisation des processus décisionnels. 

Prochaines étapes pour les CPA et l’IA 

Pour les CPA du Canada, l’IA représente à la fois des possibilités et des défis. Alors que CPA Canada continue de promouvoir l’adoption de politiques sur l’IA, les CPA de tout le pays trouvent des moyens d’exploiter cette technologie pour améliorer leurs services, accroître leur productivité et conserver un avantage concurrentiel. 

Comme le résume si bien Melissa Robertson, « nous devons trouver comment l’IA peut nous aider, que ce soit en matière de productivité, de contrôle de la qualité ou d’expérience client, et en tirer parti. » 

CPA Canada travaille à créer un avenir prometteur pour l’IA dans la profession comptable, où les CPA sont au cœur de la transformation technologique canadienne.