La conversion en FERR est-elle le meilleur choix pour votre REER?
La plupart des gens choisissent le FERR en raison de sa souplesse et des nombreux avantages qu’il présente. (Getty Images/Hero Images)
Si vous avez utilisé un REER pour épargner en vue de la retraite, vous savez que le jour viendra où vous devrez retirer ces fonds. Vous pouvez retarder ce moment dans une certaine mesure, mais la législation fiscale vous oblige à retirer les fonds placés dans un REER au plus tard à la fin de l’année de votre 71e anniversaire.
Lorsque vous entrez dans cette phase, dite « de décaissement », trois choix fondamentaux s’offrent à vous : convertir le régime en fonds enregistré de revenu de retraite (FERR), acheter une rente ou retirer l’intégralité du montant en argent comptant (ou toute combinaison de ces options).
Or, le choix le plus populaire, et de loin, est la conversion en FERR. [Voir l’article Conversion d’un REER en FERR : choisir le bon moment]
« Environ 80 % des gens procèdent de cette façon, commente Faisal Butt, conseiller en placements chez Edward Jones. Un FERR ressemble à un REER, sauf qu’il sert principalement à distribuer les fonds. Aussi, même si vous ne pouvez plus cotiser au régime, vos placements sous-jacents peuvent continuer d’y croître. »
AVANTAGES DU FERR
La plupart des gens choisissent le FERR en raison de sa souplesse.
La conversion est facile. Nul besoin de vendre les placements du REER. « Tout comme le REER, le FERR n’est qu’un instrument de placement, et non un placement en lui-même », précise Michael Deepwell, CPA, CA, directeur chez Lamp Financial. « Vous pouvez donc conserver les actifs qui se trouvaient dans votre REER. » (Si vous comptez procéder à la conversion avant vos 71 ans, informez-vous auprès de votre institution financière, car les politiques applicables au transfert des placements d’un REER à un FERR avant 71 ans diffèrent.)
Vous restez aux commandes. Après le transfert de vos actifs à un FERR, vous pouvez continuer d’y apporter des changements en fonction de vos préférences et de votre tolérance au risque, comme vous le feriez dans un REER. Par exemple, vous voudrez peut-être réduire vos placements en actions et acheter des placements à revenu fixe.
Vous conservez en partie l’avantage du report d’impôt. Les actifs détenus dans votre FERR continueront de fructifier à l’abri de l’impôt, comme dans un REER.
Un transfert en franchise d’impôt est possible dans certaines circonstances. Les fonds qui restent dans votre FERR à votre décès seront inclus dans votre dernière déclaration de revenus. Toutefois, votre exécuteur testamentaire pourra demander un transfert en franchise d’impôt dans certaines circonstances, par exemple, si vous le léguez à votre conjoint, ou à un enfant mineur financièrement à votre charge.
Vous pouvez désigner un bénéficiaire. Le cas échéant, les fonds qui restent dans votre FERR à votre décès ne feront pas partie de la succession et seront exclus du calcul des frais d’homologation. Par contre, votre succession demeure responsable de payer l’impôt exigible. Si cette dernière manque de fonds à cause de la désignation d’un bénéficiaire du FERR, l’Agence du revenu du Canada a le droit de percevoir l’impôt auprès des bénéficiaires, ce qui risque d’être une bien mauvaise surprise pour eux.
INCONVÉNIENTS DU FERR
Les spécialistes s’entendent généralement pour dire que le FERR comporte peu d’inconvénients. Néanmoins, ceux-ci peuvent, selon votre situation personnelle, représenter des désavantages majeurs.
Les retraits annuels sont obligatoires. Après la conversion de votre REER en FERR, vous êtes obligé d’effectuer au moins un retrait par année, lequel sera inclus dans votre revenu imposable de l’année, souligne M. Deepwell. Les taux de retrait, établis en fonction de votre âge et de la valeur du régime, augmentent d’une année à l’autre.
Vous risquez d’épuiser votre épargne de votre vivant. Comme l’explique Jason Heath, planificateur à Objective Financial Partners, « si votre FERR ne génère pas un rendement supérieur à votre taux de retrait, vous finirez par épuiser le capital de votre compte ». Vous pourriez donc vous retrouver à court d’argent trop tôt – plus vous vivez longtemps, plus le risque est grand.
Si vous déterminez que, malgré les inconvénients, le FERR représente le meilleur choix pour vous, il existe plusieurs moyens pour en tirer le maximum. Comme toujours, examinez les possibilités avec un comptable fiscaliste et un conseiller financier.
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