couple avec préparateur
Canada
Impôts

De futurs CPA très impliqués dans des comptoirs d’impôts gratuits

De jeunes bénévoles se mobilisent sans relâche pour préparer les déclarations de revenus de leurs concitoyens.

couple avec préparateurEn 2018, 17 500 bénévoles, dont de nombreux CPA ou aspirants CPA, ont aidé plus de 700 000 personnes à s’acquitter de leur devoir fiscal. (Shutterstock/tsyhun) 

La saison des impôts va bon train. Nul doute que cette année encore, les comptoirs d’impôts gratuits pour les Canadiens à revenus modestes n’auront pas dérougi.

Par le biais du Programme communautaire des bénévoles en matière d’impôts (PCBMI), 3 000 organismes communautaires contribuent à préparer chaque année plus de 785 000 déclarations. En 2018, 17 500 bénévoles, dont de nombreux CPA ou aspirants CPA, ont aidé plus de 700 000 personnes à s’acquitter de leur devoir fiscal. Les organisations comptables provinciales travaillent en étroite collaboration avec les organisateurs du PCBMI, en fournissant des bénévoles et en offrant des séances de formation animées notamment par leurs membres ou employés.

Bibliothèques, centres communautaires, associations, YMCA, écoles… Le service est offert à travers le pays dans des milliers d’endroits et dans des dizaines de langues. Il suffit de respecter quelques conditions : des revenus modestes et une situation fiscale simple. On exclut, par exemple, les déclarations d’un travailleur autonome, d’une personne décédée et d’un propriétaire qui touche des revenus locatifs.

Être là pour les autres

Après avoir été préparateur bénévole l’année passée, Jathursan Ponniah est de retour comme « super bénévole » à la Société de Relations d’Affaires HEC Montréal (SRA), un organisme à but non lucratif dirigé par des étudiants de HEC Montréal. L’étudiant en administration des affaires (3e année) veut devenir CPA.

« J’habite dans Côte-des-Neiges (un quartier populaire et multi-ethnique proche de HEC). J’ai vraiment aimé l’expérience et je veux aider la communauté où je vis. Chaque déclaration est différente. On y passe le temps nécessaire. Ce n’est pas lié aux revenus, mais au service qu’on veut offrir. On peut passer 30 minutes comme 2 heures 30 sur une seule déclaration. »

Les premiers comptoirs d’impôts pour personnes à revenus modestes ont été mis en place par des comptables dans les années 1960. La création du PCBMI – qui existe depuis plus de 40 ans – a permis de mieux répondre aux défis rencontrés localement en donnant à chaque organisme une certaine marge de manœuvre. Ainsi, la SRA, pour cette 33e édition de sa « Clinique d’impôts », proposait plusieurs nouveautés, comme la prise de rendez-vous en ligne ou la transmission instantanée à l’ARC par le biais d’ImpôtExpert.

« L’Agence du revenu du Canada (ARC) suggère un montant maximum admissible par personne, mais on peut l’adapter aux besoins de notre communauté, explique Mathieu Bourcier, un des bénévoles organisateurs, qui étudie en finances. Au Québec, ce montant était de 25 000 $, mais nous avons décidé d’aller jusqu’à 35 000 $, pour offrir le service à davantage de personnes et faire croître notre clinique. »

Leur public cible? Des étudiants bien sûr – y compris étrangers – qui remplissaient leur première déclaration, mais aussi de nouveaux arrivants, de petites familles et des retraités.

Faire la différence

Sarah Lemay, directrice logistique à la SRA et future CPA qui termine sa 2e année en comptabilité, admet que la gestion des rendez-vous (680 prévus en 4 jours) et des « sans rendez-vous » (presque autant) n’a pas toujours été facile, mais le jeu en valait la chandelle : les 350 étudiants bénévoles qui se sont relayés pendant 4 jours  ont préparé près de 1 300 déclarations.

« Remplir une déclaration de revenus peut paraître assez banal à certains, mais ce n’est vraiment pas le cas pour tout le monde, souligne l’étudiante de 20 ans qui a rempli son lot de déclarations l’année passée. Il faut apprendre. »

Mathieu Bourcier confirme : « Un étudiant peut n’avoir par exemple qu’un relevé 8 (ou formulaire T2202A) alors que d’autres étudient, travaillent et sont boursiers, tout à la fois. En plus, certains touchent des revenus de l’étranger. »

Le but reste la vulgarisation du formulaire et l’envie manifeste d’aider les autres, mais un autre argument revient souvent : la ligne supplémentaire sur le CV. « Les bénévoles ont des profils variés, explique Sarah Lemay. Beaucoup étudient en comptabilité mais aussi en finances, en TI ou en ressources humaines. Peu importe, c’est une belle occasion pour eux de faire du bénévolat pendant leurs études et, parfois, dans leur domaine, ce qui est un “plus” pour décrocher un futur emploi. »