Bébés : 6 dépenses imprévues
Le poste « Fêtes d’anniversaire » peut vite devenir un élément non négligeable du budget familial, prévient Rona Birenbaum, CFP, fondatrice de Caring for Clients. (Getty Images/PhotoAlto/Sigrid Olsson)
Certes, les couches et la garderie entameront sérieusement votre patrimoine, mais même après les avoir payées, vous ne serez pas au bout de vos peines. Il vous faudra prendre en charge d’autres frais auxquels on ne songe pas toujours en fondant une famille.
Un bébé, ça coûte cher. On estime qu’au Canada, il faut de 10 000 $ à 15 000 $ par année pour élever un enfant jusqu’à ses 18 ans. Sans oublier que, selon un rapport récent de Recherche économique RBC, les femmes de 25 à 34 ans voient leur revenu chuter de 48 % dans l’année qui suit la naissance de leur enfant (pendant leur congé parental). [Voir Congé de paternité : Oui à la prestation parentale partagée?]
Nous avons interrogé des experts en planification financière sur les coûts qui peuvent surprendre quand on élève un enfant, et les moyens d’adapter le budget familial en conséquence.
1. ACHATS IMPULSIFS
Privés de sommeil et carburant à la caféine, les nouveaux parents sortent facilement leur carte de crédit, fait remarquer Barry Choi, expert en finances personnelles connu pour son blogue Money We Have. Livraison de repas, achat de produits censés mettre fin aux coliques, etc., finissent par représenter une petite fortune.
« Avec un nouveau-né, on n’a pas toujours toute sa tête, constate M. Choi. On veut bien être responsable, mais quand bébé n’arrête pas de pleurer, on est prêt à jeter son argent par les fenêtres. »
Mais, si vous êtes pris dans des dépenses imprudentes, ajoute-t-il, ne désespérez pas : dans votre nouveau rôle, vous avez probablement abandonné certaines activités, comme les soirées arrosées, ce qui vous laisse un peu de latitude pour de petits luxes qui facilitent la vie.
« La bonne nouvelle, c’est qu’avec un bébé, on va moins souvent au cinéma ou souper au resto. Un certain équilibre s’installe, affirme M. Choi. Cela dit, certaines familles peinent à joindre les deux bouts puisqu’un des conjoints renonce à son salaire. »
2. DIVERS IMPONDÉRABLES
Si vous n’avez pas de testament ni d’assurance vie, il est temps d’y voir, précise Rona Birenbaum, CFP, fondatrice de Caring for Clients. Personne n’étant à l’abri d’un imprévu, il est primordial de protéger ceux qui comptent sur nous. Selon un sondage réalisé en 2018 par l’Angus Reid Institute, la moitié des Canadiens (51 %) n’ont pas de testament. Parmi ces personnes, 25 % se disent trop jeunes pour devoir s’en préoccuper, 23 % jugent leur patrimoine insuffisant pour le justifier, et 18 % trouvent que le coût est trop élevé.
« Dès qu’ils accueillent dans leur vie une personne qui dépend d’eux, les parents doivent se montrer responsables et souscrire une assurance vie, tranche Mme Birenbaum. Or, de nombreuses personnes n’y pensent tout simplement pas et en font abstraction dans leur bilan. »
Le coût d’un testament varie selon les services qu’on choisit. Celui de l’assurance vie dépendra de votre âge, de votre mode de vie et de votre état de santé. Tenez-en compte dans vos calculs.
3. ACTIVITÉS
Il ne suffit pas d’inscrire votre enfant sur les listes d’attente des services de garde ni de vous préparer mentalement à l’argent que vous devrez verser à l’établissement... Vous devez aussi songer aux loisirs!
Cours de musique, de natation, de soccer… quand vous verrez d’autres parents inscrire leurs petits, vous vous sentirez probablement obligé de faire de même. Selon un sondage réalisé par Ipsos en 2018 pour Global News, 55 % des parents au Canada affirment que les activités de leurs enfants grèvent leurs finances, et 32 % avouent s’endetter pour les payer. Experte en finances, Jessica Moorhouse invite les parents à revoir régulièrement le budget familial pour tenir compte de ces dépenses, et rappelle qu’il vaut mieux trouver des moyens d’économiser plutôt que de sombrer dans l’endettement.
« Ces éléments sont difficiles à prévoir, car on ne sait pas à quoi s’attendre, dit-elle. Certaines personnes utilisent leur carte ou marge de crédit… mais il vaut mieux économiser ailleurs pour libérer des fonds. Il ne faut pas se lancer dans l’aventure qu’est la famille en s’endettant. »
4. GARDIENNAGE
Faire garder bébé vous coûtera cher si vous n’avez pas dans votre entourage une âme charitable prête à vous rendre service gratuitement. Comme une gardienne peut demander jusqu’à 17 $ l’heure, selon le site Canadiannanny.ca, une somme rondelette viendra s’ajouter à l’addition du resto et des billets de cinéma.
La bonne nouvelle, comme l’a mentionné M. Choi dans la citation ci-dessus, c’est que vous n’êtes probablement pas sortis pendant des mois, auquel cas vos dépenses en divertissement ont diminué. On peut aussi préserver sa bourse en évitant de prolonger la sortie.
5. ANNIVERSAIRES
Les fêtes commencent parfois dès le premier anniversaire de l’héritier, surtout dans les groupes de parents. La partie continue de plus belle à la garderie, à la maternelle, au primaire… Une vingtaine de cadeaux qui coûtent une vingtaine de dollars chacun et le poste « Fêtes d’anniversaire » devient un élément non négligeable du budget familial.
« Beaucoup sont pris au dépourvu par les fêtes d’anniversaire, explique Mme Birenbaum. En effet, 20 fois 20, ça fait vraiment beaucoup d’argent! Voilà 400 $ dont vous n’avez peut-être pas prévu vous passer. »
Et quand viendra le tour de votre propre bambin, 20 invitations, de la pizza pour les amis et leurs parents et 20 sacs à surprises, ce n’est pas donné non plus. Bref, soyez prévoyant.
6. DÉMÉNAGEMENT
Vous pensiez que le 3 ½ que vous louez suffirait pour accueillir bébé – on parle bien d’un tout-petit! Mais soudain, tout l’espace y est envahi : lit, table à langer, poussette, bac à jouets… C’est décidé : vous devez changer d’adresse.
Ce faisant, vous drainerez vos ressources, surtout si vous êtes locataire et que vous décidez d’acheter une propriété, prévient Mme Moorhouse. Les dépenses s’accumuleront : déménagement, mensualités hypothécaires, assurance, impôt foncier et frais de services publics plus élevés.
« Au début, les parents pensent que leur logement fera parfaitement l’affaire, résume Mme Moorhouse. Puis, ils se rendent compte que les voisins font trop de bruit, qu’il y a trop de marches, pas d’ascenseur… Ils décident d’aller vivre ailleurs… et les voilà non seulement nouveaux parents, mais aussi nouveaux propriétaires. »
POUR EN SAVOIR PLUS SUR LES FINANCES DES NOUVEAUX PARENTS
Lisez le guide de CPA Canada sur la littératie financière intitulé Babie$: The Real Story of How Much They Cost. Et profitez de l’occasion pour en apprendre davantage sur la planification successorale grâce à l’atelier intitulé Planification successorale : Apprenez comment établir un plan de distribution de vos biens, de votre vivant ou à votre décès.