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Femme âgée à la retraite souriante parlant avec une femme soignante dans la cuisine
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Trois conseils pour aider les retraités à maintenir leur autonomie financière plus longtemps

Selon un récent sondage mené pour le compte de CPA Canada, la pandémie a différé les projets de retraite d’un grand nombre de travailleurs. Dans ce contexte, une stratégie d’épargne, la recherche de revenus complémentaires et la planification de ses vieux jours sont les clés de l’autonomie.

Femme âgée à la retraite souriante parlant avec une femme soignante dans la cuisineL’aide d’un proche peut permettre aux personnes vieillissantes de rester à la maison plus longtemps. (Getty Images/Maskot)

La pandémie de COVID-19 est venue contrecarrer les plans de nombreux Canadiens proches de la retraite.

Selon l’Étude 2020 de CPA Canada sur la littératie financière au Canada, une personne sur trois juge que la pandémie a eu des conséquences négatives sur ses finances, et 21 % des répondants croient qu’ils devront repousser leur retraite en raison de la crise actuelle.

Parallèlement, un sondage récent mené par l’Université Ryerson et le National Institute on Ageing (NIA) montre que près de la totalité des Canadiens âgés de 65 ans ou plus souhaitent conserver leur autonomie financière pour vivre en toute indépendance à la maison, le plus longtemps possible.

La planification et l’épargne sont donc d’autant plus cruciales pour qui avance en âge, disent les experts. Voici trois conseils pour aider des clients bientôt retraités à atteindre la sécurité financière et à rester longtemps dans leur maison.

1) ANALYSER SON ÉPARGNE

Dans l’Étude 2020 sur la littératie financière au Canada, 31 % des répondants ont affirmé que leurs revenus avaient diminué, et 30 % ont indiqué que leurs épargnes avaient baissé en raison de la pandémie.

Un autre sondage, mené en octobre par la Banque CIBC, révèle que 40 % des Canadiens s’inquiètent des répercussions de la pandémie en cours sur leur épargne et sur leur plan de retraite, et 20 % des plus de 55 ans déplorent ne pas avoir pu cotiser à leur régime d’épargne-retraite depuis l’irruption de la pandémie.

Compte tenu de cette incertitude persistante, Stefanie Ricchio, CPA et fondatrice de Modern Accountant, conseille à ceux qui approchent de la retraite de consulter un professionnel des finances, si ce n’est déjà fait, pour discuter de leur revenu de retraite et de la stratégie d’épargne adéquate.

« Jusqu’à quand l’économie subira-t-elle les répercussions de la pandémie? Nul ne saurait le dire. Il serait peut-être temps pour ceux qui sont à l’aube de la retraite de réévaluer leur stratégie d’épargne-retraite par rapport à la réalité de leurs revenus. »

Il ne faut pas oublier, ajoute Mme Ricchio, qu’à la retraite, on cesse de gagner de l’argent, ce qui limite la capacité d’épargner. Il convient de calculer son revenu de retraite en tenant compte de son épargne, des prestations de retraite publiques, du régime de retraite de son employeur et de toute autre source de fonds.

« Il vous faudra vivre avec ce que vous aurez accumulé jusque-là. Et généralement sans revenus supplémentaires... ce qui explique que les gens ne prennent pas leur retraite à 65 ans », dit-elle.

L’analyse de l’épargne-retraite, ajoute Michael Nicin, directeur général du NIA, devrait aussi porter sur le long terme et les éventuels soucis de santé. Que vous prévoyiez de rester chez vous et de bénéficier de soins à domicile, ou d’aller vivre dans un établissement de soins, il faut tenir compte des coûts relatifs.

« La grande majorité des Canadiens sans régime de retraite dépendront des prestations de l’État pendant leurs vieux jours », explique-t-il. « La plupart des gens ne pourront donc pas se payer des soins à long terme, ni une bonne partie des soins à domicile. Sans épargne-retraite, vieillir chez soi peut relever du pari. »

Mais selon votre lieu de résidence au Canada, les coûts des soins de santé, comme ceux des médicaments d’ordonnance par exemple, peuvent être pris en charge par des programmes d’avantages provinciaux ou par des régimes d’assurances collectives, dont les anciens employés peuvent continuer à bénéficier une fois à la retraite. Il existe aussi des programmes provinciaux qui visent à subventionner les frais d’hébergement pour les soins de longue durée et certains frais de soins à domicile.

2) TROUVER UN MOYEN D’ARRONDIR LES FINS DE MOIS

Si vous approchez de la retraite et que votre épargne est insuffisante, comme c’est le cas pour beaucoup de Canadiens selon les études, la priorité sera de générer au plus tôt un revenu supplémentaire, conseillent les experts.

Au-delà des sources de revenus traditionnelles, comme l’épargne, les régimes de retraite complémentaires et les prestations de l’État, notamment celles du RPC/RRQ et la Sécurité de la vieillesse, les aînés devraient chercher d’autres moyens d’accroître leurs revenus, recommande Mme Ricchio.

Continuer à travailler à temps plein ou à temps partiel reste la solution la plus évidente, mais il en existe d’autres en dehors du monde du travail. Selon l’Étude 2020 sur la littératie financière au Canada, 19 % des gens envisagent de vendre leur maison au cours de la prochaine année pour se constituer un revenu de retraite, et 19 % comptent déménager dans un logement plus petit. Les solutions liées au logement, comme emménager dans un espace plus petit ou transformer le sous-sol en logement à louer, peuvent vous aider à protéger votre revenu de retraite, soutient Mme Ricchio. L’obtention d’un prêt pourrait aussi faire partie de vos stratégies. Mais il faut bien en mesurer les conséquences, comme celles de laisser derrière vous une hypothèque à rembourser après votre décès, ou de devoir amputer l’héritage de vos enfants, met-elle en garde.

« Avez-vous d’autres solutions? Il faut en discuter avec vos enfants, car à la vente de la maison, ils devront payer le solde de l’hypothèque s’il y en a un, ce qui réduirait leur héritage. »

3) ÉVALUER LES DIFFÉRENTES POSSIBILITÉS DE SOINS

Dans le sondage du NIA, 70 % des Canadiens de 65 ans ou plus affirment que la pandémie leur a fait changer d’avis sur la perspective d’aller vivre dans un centre de soins de longue durée ou une maison de retraite, ou d’y placer un proche âgé.

Mais, dans ce même sondage, seuls 43 % des répondants indiquent qu’ils sont personnellement et financièrement prêts à devenir aidants naturels pour un proche âgé, au besoin.

Avant de mettre leurs plans en pratique, ceux et celles qui projettent de rester à la maison devraient déterminer au mieux les options probables, selon divers critères : disponibilité, coût, lieu de résidence et proximité de proches. Les coûts du projet seront-ils en adéquation avec leur budget?

Le NIA prédit que les besoins de soutien à domicile vont monter en flèche. Selon les prévisions de base de son rapport publié en octobre 2019, The Future Co$t of Long-Term Care in Canada, d’ici 2050, les aînés bénéficiant de soutien à domicile seront environ 120 % plus nombreux, tandis que les proches pouvant fournir de l’aide gratuitement (conjoints et enfants adultes, par exemple) seront 30 % moins nombreux.

Pour se préparer à nos vieux jours, Mme Ricchio recommande d’établir un plan d’urgence qui indiquera nos préférences, si notre transfert dans un hôpital ou un établissement de soins de longue durée s’avère nécessaire, plan qui dressera aussi la liste des ressources financières disponibles pour régler la facture.

Ce « plan de prévoyance » doit aussi comprendre la rédaction d’un testament, qu’il faudra mettre à jour régulièrement, et la désignation d’un mandataire pour gérer vos finances et les questions liées à vos soins de santé, dans l’éventualité où vous ne seriez plus en mesure de le faire, ou décéderiez.

« Malheureusement, il n’est pas impossible qu’un événement nous force à quitter notre maison, ou que nous décédions subitement. C’est là que l’anticipation et les discussions sur les arrangements à prendre se révèlent utiles. »

LES FINANCES PERSONNELLES EN TEMPS DE PANDÉMIE

Le tiers des Canadiens sont préoccupés par l’impact de la COVID-19 sur leurs finances, révèle l’Étude 2020 de CPA Canada sur la littératie financière au Canada. Si vous avez perdu votre emploi, ces conseils vous aideront à composer avec la situation. Enfin, nos ressources en littératie financière sont là pour vous aider à gérer votre argent en temps de pandémie.