L’adoption du nuage devrait se poursuivre à vive allure
Selon Duncan Stewart, la question n’est plus de savoir s’il faut transférer les activités de l’entreprise dans le nuage, mais plutôt de déterminer quand. (Avec l’autorisation de Deloitte)
En décembre 2020, mes collègues de Deloitte (Japon, Chine, États-Unis) et moi avons publié un rapport d’enquête sur la migration continue vers l’infonuagique, une tendance confirmée. Nous avions prévu une hausse supérieure à 30 % en 2021 pour l’activité des grands fournisseurs de services infonuagiques, mais certains observateurs nous avaient jugé optimistes.
Étonnamment, nous avions plutôt été trop prudents. Chaque trimestre, j’examine les données publiées par les principales sociétés cotées du domaine pour faire le point sur la part du chiffre d’affaires qu’elles attribuent au nuage. Je constate que le développement et l’adoption de l’infonuagique dépassent nos prévisions et s’accélèrent. En 2021, la hausse sur 12 mois s’élevait à 31 % au T1, à 36 au T2 et à 38 % au T3.
Une montée inéluctable qui ressort d’autant plus si on la compare aux estimations pour les structures informatiques hors nuage, dont la progression, dit-on, n’atteindra que 2 % en 2021.
L’infonuagique remplace l’infrastructure sur place, c’est-à-dire les serveurs internes, pour stocker ou traiter des données hors site, à quelques kilomètres ou à l’autre bout du monde. Certaines entreprises ont leurs propres centres de données (nuage privé), d’autres s’adressent à un tiers d’envergure (nuage public), d’autres encore font coïncider les deux structures (nuage hybride). Selon certaines études, à la fin de l’année dernière, on constatait que plus de la moitié des services informatiques avaient migré dans le nuage.
Cette expansion imprévue n’est pas imputable aux pionniers qui multiplient leurs opérations infonuagiques, mais plutôt aux récalcitrants qui s’y mettent enfin, motivés par plusieurs facteurs, dont les tarifs avantageux, la flexibilité, le développement accéléré et l’accès à des services inabordables sinon.
Je ne suis pas autorisé à les nommer, mais j’offre mes services à des dizaines de clients au Canada et dans le monde, comme directeur de la recherche, Technologies, médias et télécommunications, chez Deloitte Canada. Ces derniers évoluent dans quantité de domaines tels le secteur public, les services financiers, les produits de consommation, les produits industriels, l’immobilier et les ressources naturelles, outre la technologie, les médias et les télécommunications. Ce que j’observais sur le terrain, depuis des années, c’est que nombre de clients restaient prudents devant la transition infonuagique, et leurs préoccupations se révélaient légitimes : fiabilité, confidentialité, sécurité, souveraineté, complexité. Malgré tout, deux forces sont venues provoquer un basculement. Lesquelles? La poussée pandémique et l’effet d’entraînement des fournisseurs.
La COVID a contraint maintes organisations à adopter le nuage. Pénurie de main-d’œuvre ou hausse de la demande, peu importe, pour survivre, il a fallu sauter dans le vide et avancer résolument. C’était la minute de vérité.
Il est à souligner que si l’entreprise trouve moyen d’accéder sans délai au nuage, surmonte les difficultés et instaure tant les politiques que les procédures nécessaires pour aller de l’avant, elle constate que l’infonuagique constitue une réponse permanente et viable. Nombre d’organisations, tous secteurs confondus, me confient qu’elles ne reviendront pas à leurs modèles traditionnels et vont poursuivre ce passage accéléré à l’infonuagique.
Toutes les entreprises n’ont pas été contraintes d’opérer la transition dès les premiers jours de la pandémie. Certaines sont restées largement en marge de la métamorphose jusqu’à ce que leurs fournisseurs de solutions logicielles leur annoncent que les outils de veille stratégique, de base de données, de marketing et, surtout, de planification des ressources de l’entreprise seraient dorénavant offerts exclusivement en mode infonuagique. Les clients qui n’avaient pas prévu cette conversion n’avaient plus le choix.
Que dire de demain, alors? Le chiffre d’affaires combiné des colosses de l’infonuagique dépassait 200 G$ en 2021, et, dans la continuité d’une croissance déjà étonnante, l’adoption du nuage devrait se poursuivre à un rythme effréné. La question n’est plus tant de savoir s’il faut transférer en tout ou en partie les activités de l’entreprise dans le nuage, mais plutôt de déterminer quand la transformation se fera. Le temps presse.
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