Codage : trouvez la bonne approche
Pour accroître ses compétences en codage, il faut établir de bonnes bases, puis poursuivre son apprentissage. (Getty Images/Creative DJ)
Un jour, qui dira comptabilité dira Excel… ou codage?
Selon un rapport récent de CPA Canada, Pourquoi les CPA doivent apprendre à coder, les offres d’emploi dans le domaine de la finance font notamment référence aux compétences suivantes : la capacité à promouvoir l’automatisation à l’aide d’outils de programmation de base et d’analyse des données de pointe; la capacité à recueillir des données, puis à les manipuler et à les interpréter pour isoler les principales tendances et pour synthétiser les constatations; et une solide connaissance des langages de programmation, dont Visual Basic for Applications (VBA), Python, R et SQL.
« Les CPA n’auront pas à délaisser Excel, mais devront, en raison de l’importance que prend le processus décisionnel fondé sur des données, recueillir et analyser toutes les données possibles », explique Michael Wong, directeur de projets, Recherche, orientation et soutien, à CPA Canada.
« Excel ne sera probablement plus leur seul outil de travail. »
Comme le souligne CPA Canada dans son article Le virage numérique de l’économie et de la société canadiennes, de la série « Maîtrise des données » (publiée dans le cadre du projet Voir demain : Réimaginer la profession), les organisations doivent maintenant gérer et surveiller les données et les politiques et stratégies liées au numérique – des activités pour lesquelles le savoir-faire des CPA est non seulement utile, mais nécessaire. « Pour contribuer au virage numérique, les CPA devront mettre à profit leurs compétences fondamentales : expérience des affaires, jugement, esprit critique, capacité d’analyse et maîtrise des systèmes. »
Ainsi, les comptables doivent comprendre l’avenir de leur travail et enrichir leurs compétences pour s’y préparer.
Voici donc quatre conseils pour vous lancer.
1. ADOPTEZ DE NOUVEAUX OUTILS
Vu l’importance que prendront le processus décisionnel fondé sur les données et l’automatisation des fonctions financières, les CPA devront maîtriser l’analyse des données et les outils de programmation.
« Il existe de nombreux outils d’analyse et de visualisation des données, dit M. Wong. Par exemple, Tableau et PowerBI sont excellents pour la visualisation, tandis que les scripts dans Python conviennent particulièrement bien aux bases de données volumineuses. »
Alan Huang, professeur agrégé de finance à l’Université de Waterloo qui a participé à la rédaction du rapport Pourquoi les CPA doivent apprendre à coder, croit qu’il faut d’abord se familiariser avec les différents outils pour découvrir leurs fonctions et attributs avant de poursuivre son exploration de l’univers du codage.
« Quand vous devrez coder, vous aurez plusieurs choix », explique-t-il.
2. ALLEZ LENTEMENT MAIS SÛREMENT
Pour apprendre à coder, les CPA devraient commencer à petite échelle en ciblant les aspects avec lesquels ils sont le plus à l’aise, recommande M. Wong. On peut par exemple partir d’Excel, en automatisant d’abord des tâches grâce à des formules, puis passer à des langages de programmation comme les macros et VBA pour des volets plus complexes. [Vous trouverez des suggestions de cours d’initiation dans le rapport Pourquoi les CPA doivent apprendre à coder.]
« Commencez par automatiser des éléments mineurs d’un processus donné. Lorsque vous vous sentirez plus sûr de vous, vous pourrez en faire plus. La logique de base du codage est très semblable d’un langage de programmation à l’autre. Une fois assimilée dans Excel, elle servira aussi dans Python ou R. »
Le codage est parfois associé, à tort, au seul développement de logiciels, mentionne M. Wong. Mais personne ne s’attend à ce qu’un comptable soit un ingénieur informaticien!
Comme le précise cet expert, pour le CPA, le codage sera bien plus simple; il s’agira d’un outil pour mettre à profit les nombreuses compétences déjà acquises. En réduisant le temps consacré aux tâches monotones grâce à l’automatisation, les comptables peuvent répondre aux besoins d’une organisation ou d’un client au moyen de la visualisation et de l’analyse approfondies de données.
« Les CPA peuvent maintenant profiter de cette solution pour optimiser leur travail. Rien à voir avec la création d’applis, conclut M. Wong. En limitant les tâches répétitives, ils joueront mieux leur rôle de conseiller de confiance auprès de leurs partenaires d’affaires. »
3. MISEZ SUR VOS FORCES
Les compétences en codage ne sauraient remplacer le rôle traditionnel des CPA.
Des aspects comme le savoir-faire technique en comptabilité, la compréhension des finances, le jugement professionnel, l’esprit critique et l’éthique seront toujours au cœur de la profession. L’accélération du recours à l’intelligence artificielle et à l’automatisation générera toujours plus de données, à moindre coût. On ne saura alors se passer d’un jugement solide pour comprendre les hypothèses.
« Il n’est pas question ici de redéfinir le rôle des comptables; ils vont faire le même travail, mais ils seront encore meilleurs, précise M. Wong. Nos compétences classiques viendront étayer ces nouveaux acquis en matière d’analyse des données [dont le codage fera partie]. »
M. Wong ajoute aussi que de nombreux CPA sont bien préparés pour intégrer ces nouvelles compétences : utilisateurs aguerris des fonctions complexes d’Excel – sommes des produits, fonctions de VBA et macros –, ils possèdent déjà des connaissances en codage.
M. Huang abonde dans le même sens. À son avis, les connaissances fondamentales d’un CPA, conjuguées à l’utilisation d’outils avancés, seront le moteur de l’efficacité.
« Les connaissances spécialisées se marient désormais à de meilleurs outils favorisant la productivité, ce qui aide la profession à progresser. Un cabinet peut consigner tous les processus d’automatisation, se délester de nombreuses tâches répétitives et mettre l’accent sur les besoins des clients. »
4. NE VOUS ARRÊTEZ PAS
Ainsi, les CPA ne verront pas leur rôle disparaître, mais doivent certainement maintenir le bon état d’esprit pour suivre le rythme des bouleversements technologiques qui accompagnent l’automatisation des fonctions financières, rappelle M. Wong.
« Dans un monde où tout bouge très vite, il faut acquérir soi-même un ensemble de connaissances. »
L’immobilisme est donc hors de question. Chaque CPA doit prendre le temps de définir l’application du codage à sa situation. L’ampleur de ce qu’il devra intégrer dépendra de son poste, de son échelon hiérarchique et de ses objectifs professionnels. Par exemple, poursuit M. Wong, une maîtrise avancée du codage pourrait être superflue dans le cas d’un associé, pour qui les compétences habilitantes sont décisives, mais serait absolument nécessaire pour un CPA de niveau intermédiaire qui prépare et analyse les données.
« Quel que soit leur niveau, les CPA doivent comprendre la nature du codage et son utilité, tranche M. Wong. L’essentiel, c’est la capacité de voir ses lacunes et la détermination de les combler par l’apprentissage autonome. »
VERS UN AVENIR NUMÉRIQUE
Pour vous renseigner sur les rôles clés que peuvent jouer les CPA lorsque leur organisation opère la transition vers l’économie numérique, consultez la série « Maîtrise des données » de CPA Canada, l’article Le virage numérique de l’économie et de la société canadiennes et d’autres ressources sur les technologies que nous vous proposons. Nous avons aussi rédigé des conseils sur le virage numérique pour vous aider à préparer votre organisation à la prochaine révolution industrielle.
Pour en savoir plus sur l’avenir de la profession comptable, prenez connaissance des idées qui émergent du projet stratégique Voir demain : Réimaginer la profession de CPA Canada.