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Trois collègues sont assis à la table d'une salle de conférence.
Comptabilité
La profession

Comment mettre ses compétences de CPA au profit d’une bonne cause

Faire don de son temps et de son expertise à une organisation sans but lucratif comporte de nombreux avantages, tant pour le CPA bénévole que pour l’OSBL.

Trois collègues sont assis à la table d'une salle de conférence.Les CPA ont un large éventail de compétences à offrir en tant que bénévoles, qu’il s’agisse d’expertise financière ou d’aide en matière de stratégie et d’évaluation des risques. (Getty Images/Klaus Vedfelt)

Les CPA sont reconnus pour leur expertise en gestion financière. Toutefois, compte tenu de leurs vastes compétences qui vont au-delà de la gestion des finances, ils constituent un atout précieux en tant que bénévoles – notamment à titre de trésorier ou de membre d’un comité d’audit – auprès d’organismes sans but lucratif, dont les ressources sont souvent limitées. 

APPORTER UNE VALEUR AJOUTÉE

« On peut distinguer deux types de compétences, explique Marie-Ève Quenneville, CPA, maître d’enseignement au département de sciences comptables de HEC Montréal. Les compétences techniques (audit, fiscalité, stratégie, information financière et comptabilité de gestion) qui font qu’un CPA est un CPA, et les compétences dites habilitantes : Agir de façon éthique et selon des valeurs professionnelles; Diriger; Collaborer; Gérer sa performance et celle des autres; Ajouter de la valeur; Résoudre des problèmes et prendre des décisions et enfin, Communiquer. »

« Si les premières sont au cœur de l’activité des CPA, explique l’enseignante, les secondes sont celles que tout CPA devrait posséder et qu’on souhaite développer chez nos étudiants, puisqu’ils pourraient vouloir devenir administrateurs d’OSBL. En effet, savoir travailler en équipe, bien communiquer et être capable d’exprimer des concepts complexes en termes simples sont des qualités que tout conseil d’administration recherche chez ses membres. »

Chef des finances chez Dentons Canada et bénévole au conseil de Centraide du Grand Montréal, Andrea Nicholls, CPA, confirme. « Une grande partie du secteur sans but lucratif tourne autour du réseautage, de l’art de rencontrer les bonnes personnes, c’est-à-dire celles dans des organisations susceptibles d’aider une cause. Or, avoir un réseau de contacts et savoir communiquer sont des choses que nous apprenons comme CPA dans notre carrière. »

Leonidas Assogba, CPA, conseiller principal, Surveillance continue en risque opérationnel et gestion des risques chez Desjardins, est bénévole au conseil d’administration de la Fondation Centraide du Grand Montréal.

Il voit un autre domaine dans lequel les CPA jouent un rôle clé : la gestion des risques. « Les changements technologiques affectent les OSBL autant que les autres organisations. Or les CPA, par leur formation et leur expérience professionnelle, peuvent aider à évaluer l’incidence que ces bouleversements auront sur les états financiers des OSBL. »

On peut aussi penser à la vision stratégique, ajoute Marie-Ève Quenneville. « Les CPA tiennent bien compte des parties prenantes affectées pour évaluer les conséquences potentielles d’un problème. Plus que des décideurs en tant que tels, ils viennent en soutien à la prise de décision en apportant une dimension éthique au travail, grâce aux valeurs de la profession. »

TROUVER SON DÉCLENCHEUR

De nombreux CPA ne sont pas nécessairement conscients du pouvoir réel de leur réseau et de leurs compétences, surtout en début de carrière, constate Andrea Nicholls. « Chaque personne à qui vous avez parlé, chaque client, chaque patron, chaque collègue, chaque département avec lequel vous avez interagi compte, précise-t-elle. Nous devons en prendre conscience pour ensuite aider nos communautés respectives. »

Par où commencer? « Il y a évidemment les conseils d’administration, rappelle Marie-Ève Quenneville, mais aussi un syndicat de copropriété, une coopérative étudiante, la garderie des enfants, une association sportive, une clinique d’impôts… Toutes les occasions sont bonnes. » 

« Le plus important n’est pas de siéger à un conseil, mais de se demander ce qu’on peut apporter », complète Leonidas Assogba, qui fait du bénévolat depuis son adolescence passée au Bénin, où il a grandi. Aujourd’hui, il est mentor bénévole pour Academos et conseille des jeunes sur leur carrière, leur expliquant ce que le titre de CPA pourrait leur apporter. « Autant de discussions et de rencontres passionnantes qui, au-delà des chiffres, apportent beaucoup sur le plan humain. »

MONTRER L’EXEMPLE

Choisir un secteur qui nous passionne est essentiel selon Andrea Nicholls. « Ce sera beaucoup plus facile d’y consacrer les ressources nécessaires, y compris en temps, si vous êtes passionné par la cause. Et c’est là que vous aurez le plus d’impact, et que vos compétences serviront le plus. »

Les organisations ont aussi un rôle à jouer, rappelle Andrea Nicholls. « Si les dirigeants de celles-ci pensent que le bénévolat est important, alors il faut en faire une priorité en milieux de travail. La clé est d’avoir le bon ton au sommet, et d’énoncer clairement des directives de temps et d’argent : nous visons l’objectif X, vous pouvez y consacrer un temps Y en y investissant tant de ressources, et tout sera plus clair pour les employés. »

« Pourquoi ne pas déjà demander à tous nos collègues CPA d’être beaucoup plus impliqués? suggère Leonidas Assogba. La société nous a permis d’accomplir un projet professionnel, mais il faut penser à redonner un peu à la société. Plus il y aura de CPA qui s’engagent dans le bénévolat, plus l’image de la profession en sortira grandie. »

DONNER DU TEMPS POUR LA PROFESSION

CPA Canada a toujours besoin de bénévoles pour ses programmes de fiscalité, de littératie financière, de gouvernance, de recherche et d’orientation, de normalisation et de perfectionnement professionnel. 

Nos bénévoles passés et actuels sont unanimes : servir l’intérêt public, apporter sa contribution personnelle aux initiatives de CPA Canada, exercer une influence sur les décisions ainsi que développer et maintenir un réseau professionnel font partie des avantages qu’ils tirent de leurs activités de bénévolat auprès de notre organisation.