En haut (de gauche à droite) : Murjanat Dambatta et Carter Wilson; en bas (de gauche à droite) : Joshua Faier, Nicole Hosler et Philippe Sénécal.

La tradition voulait que tous ceux qui faisaient leurs premières armes dans le métier rêvaient de décrocher un emploi dans un grand cabinet, une grande entreprise, fin prêts à travailler sans relâche pour gravir les échelons menant à la réussite. Mais les temps changent, et la nouvelle génération rêve autrement. À cela, plusieurs causes, peut-être : la liberté que confèrent les nouvelles technologies, la multiplication de nouvelles entreprises qui reconfigurent le monde des affaires, la pandémie qui métamorphose le travail. Quoi qu’il en soit, un emploi stable assorti d’une rémunération confortable ne suffit plus. La relève, qui veut se libérer des entraves du bureau, aspire à une vie pleine de sens, et entend changer le monde.

Rosemary Venne, qui a enseigné à l’Edwards School of Business de l’Université de la Saskatchewan, s’intéresse à l’évolution des tendances démographiques, qui se répercutent sur le marché du travail. Même avant la COVID, on constatait un regain d’individualisme chez les Z et les Y. « Une quête d’autonomie, d’affirmation de soi, de participation. » Plus loquaces que leurs prédécesseurs, les jeunes sont enclins à remettre en question leurs supérieurs et à défendre leurs propres intérêts. « Prêts à se faire entendre, ils présentent leurs constats et n’hésitent pas à se manifester s’ils s’ennuient. » Des audacieux qui font évoluer leur organisation, et poussent clients et cabinets à investir dans de nouvelles plateformes et technologies, comme l’automatisation et l’infonuagique.

Et puis il y a ceux qui tournent le dos aux milieux traditionnels pour s’investir dans des domaines de pointe. Intelligence artificielle, cryptomonnaies et cryptoactifs, réalité virtuelle, autant de créneaux où ils peuvent bâtir quelque chose à partir de rien et souvent changer de projets. Des emplois qui riment fréquemment avec flexibilité accrue. Après la pandémie, bien des CPA poursuivront le télétravail, du moins en formule mixte. D’ailleurs, selon un sondage PwC, seul un salarié sur cinq déclare vouloir revenir au travail en présentiel à temps plein. La pandémie a révélé nos souhaits et mis en évidence nos besoins. La qualité de vie l’emporte sur la stabilité. Telle sera la conclusion que bon nombre de recrues tireront des bouleversements pandémiques.

Objectifs professionnels, nouvelles spécialités, comptabilité post-pandémique, travail en cabinet et en entreprise, cinq jeunes CPA se confient en toute franchise.

1) MURJANAT DAMBATTA
26 ans / Toronto
Analyste financière principale, Fire & Flower

Titre de CPA : février 2020
Spécialisation : cannabis 

« J’ai encore des choses à apprendre sur le marché du cannabis, c’est nouveau, et ce travail me plaît. Il y a tant de secteurs en plein essor, qui ont besoin de nous, CPA. »

2) CARTER WILSON 
25 ans / Winnipeg
Conseiller principal, MNP

Titre de CPA : mars 2021
Spécialisation : comptabilité pour les Autochtones

« Si j’en avais le pouvoir, il y aurait des centaines de jeunes Autochtones CPA. On a grand besoin d’eux. »

3) NICOLE HOSLER 
27 ans / Edmonton
Chargée de mission, KPMG

Titre de CPA : 2019
Spécialisation : analyse de données en audit

« L’automatisation éliminera les tâches routinières et libérera les CPA, qui pourront se consacrer à des tâches à valeur ajoutée. »

4) PHILIPPE SÉNÉCAL
26 ans / Longueuil
Directeur, Transformation, finances et opérations, Intact

Titre de CPA : Novembre 2018
Spécialisation : TI et comptabilité

« Je crois que dans mon secteur, pour mon profil de compétences, la demande restera forte, puisque les nouvelles technologies et l’automatisation sont partout. » 

5) JOSHUA FAIER 
29 ans / Montréal
Directeur des finances, Sprout Therapy

Titre de CPA : septembre 2017
Spécialisation : technologie

« Dans le monde des entreprises en démarrage, on se jette à l’eau. Chaque jour est différent. »

DES CPA EN DEMANDE

Même si la pandémie n’est pas finie, l’année 2021 sera propice aux comptables qui pourront faire valoir leur grande polyvalence.

Voyez également comment la plateforme participative de Voir demain : Réimaginer la profession, une initiative de CPA Canada, se penche sur ce que l’avenir réserve à la profession comptable.