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Littératie financière

3 conseils sur les cotisations au REER pour concilier revenus et retraite

Évaluez votre épargne-retraite afin d’atténuer les incidences fiscales et de garder le cap.

Ouvrier principal d'usineSelon un sondage de 2019 de la Sun Life, 44 % des Canadiens s’attendent à travailler à temps plein à 66 ans. (Getty Images/RainStar)

La période des REER est de retour. C’est le moment d’examiner s’il serait avantageux pour vous, à long terme, de verser la cotisation maximale à votre REER cette année.

Si l’heure de votre retraite est sur le point (ou vient tout juste) de sonner, il vous reste peu de temps pour épargner. La réflexion stratégique est donc de mise pour décider s’il convient de cotiser à un régime enregistré d’épargne-retraite (REER) ou d’en retirer des fonds, surtout si vous gagnez encore un revenu. 

Selon un sondage de 2019 de la Sun Life, 44 % des Canadiens s’attendent à travailler à temps plein à 66 ans, et près de la moitié (47 %) des travailleurs craignent d’épuiser leur épargne-retraite de leur vivant.

Voici trois conseils pour bien gérer votre REER parallèlement à d’autres sources de revenus à la retraite, lorsque votre vie professionnelle se prolonge. 

1. COMPRENDRE LE CONTEXTE

« En premier lieu, vous devez déterminer le revenu de retraite dont vous aurez besoin », souligne Stefanie Ricchio, CPA, du cabinet Balance the Five. « C’est sur cette base que reposeront vos décisions futures. »

Que vous gagniez ou non un revenu pendant vos années de retraite, le gouvernement fédéral vous autorise à cotiser à un REER jusqu’à vos 71 ans, sous réserve d’une limite annuelle fondée sur vos droits de cotisation.

Vous avez jusqu’au 31 décembre de l’année de votre 71e anniversaire de naissance pour prendre une décision quant à votre REER. Si vous ne faites rien, la totalité du montant du régime sera imposable. La plupart des gens optent pour un transfert du solde dans un fonds enregistré de revenu de retraite (FERR) ou pour une rente.

Si vous choisissez le FERR, vous devrez évaluer le revenu de retraite dont vous aurez besoin et planifier vos retraits. N’oubliez pas, cependant, que le FERR est assujetti à des retraits minimaux obligatoires (qui peuvent notamment être fondés sur l’âge du conjoint le plus jeune). Les retraits doivent commencer dans l’année qui suit celle où le FERR est établi. Attention, toutefois : vous pouvez mettre en place un FERR dès vos 55 ans, mais vous ne pourrez pas le reconvertir en REER. Sans compter que plus vous êtes jeune à la conversion de votre REER, plus vous risquez d’épuiser votre épargne de votre vivant.

« Le fonctionnement du FERR – le fait de devoir retirer chaque année un montant qui augmente avec votre âge – peut devenir contraignant », prévient Bob Lai, conseiller en finances personnelles britanno-colombien et auteur du blogue Tawcan.com.

D’où l’importance de choisir un programme de retraits d’un FERR adapté à votre situation.

2. COMPRENDRE LES INCIDENCES FISCALES

Si vous gagnez un revenu pendant la retraite et songez à cotiser encore à un REER, mieux vaut d’abord tenir compte des incidences fiscales qu’auront ces cotisations à long terme, lors de leur retrait, en fonction de vos autres sources de revenu de retraite (et de celles de votre conjoint), recommande Mme Ricchio.

En plus de vos sources de revenus habituelles, vous devez prendre en compte le revenu de pension ainsi que les prestations du Régime de pensions du Canada (RPC) ou du Régime des rentes du Québec (RRQ) (que l’on commence à recevoir entre 60 et 70 ans) et de la Sécurité de la vieillesse (SV) (début entre 65 et 70 ans).

Puisque tous ces revenus sont mis en commun pour calculer votre revenu net dans votre déclaration de revenus, vous risquez de passer à une tranche d’imposition supérieure et, donc, de payer plus d’impôt sur ces retraits supplémentaires d’un REER. Au lieu de cotiser à votre REER, vous pourriez ainsi songer à déposer ces fonds dans un CELI : vos retraits ultérieurs seront alors libres d’impôt.

« En toute franchise, je vous recommande d’exposer votre situation à un spécialiste en déclarations fiscales, afin d’analyser avec lui plusieurs scénarios, résume Mme Ricchio. Sinon, le réveil risque d’être brutal lorsque vous commencerez à toucher votre pension et constaterez le montant d’impôt que vous devez acquitter. »

3. ÉVITER UNE RÉCUPÉRATION

Les retraités qui gagnent un revenu doivent aussi se soucier du remboursement (aussi appelé récupération) des prestations de la Sécurité de la vieillesse, précise M. Lai. Si votre revenu net dépasse le seuil de revenu fixé par le gouvernement, vous devrez rembourser 0,15 $ par dollar touché au-delà du seuil. Les prestations du RPC ou du RRQ ne font l’objet d’aucune récupération, mais elles sont imposables. Or, plus la somme de vos revenus de toutes sources est élevée, plus l’impôt à payer augmente.

Bref, cotiser à un REER tout en gagnant un revenu à la retraite pourrait diminuer votre revenu net (et votre taux d’imposition) de l’année courante, mais ces cotisations risquent peut-être, au moment de leur retrait, de hausser vos impôts exigibles, voire d’entraîner une récupération de la SV et la réduction d’autres crédits. Envisagez diverses solutions, comme le CELI, s’il vous reste des droits de cotisation, suggère M. Lai. Vous vous assurerez ainsi de suivre la meilleure voie possible jusqu’à la retraite complète.

« Tout dépend de votre situation… une foule de calculs seront nécessaires pour déterminer la stratégie la plus avantageuse sur le plan fiscal, ajoute-t-il. Il faut savoir jongler avec les chiffres pour y parvenir. »

GARDER LE CAP

La planification de la retraite est un processus continu. Consultez les ouvrages Retraite en vue : Guide du retardataire – Comment rattraper le temps perdu en 10 ans ou moins et Comment bien gérer votre argent : Guide pratique pour les Canadiens (en anglais) pour commencer à épargner et à faire fructifier vos économies.