Les femmes à des postes de direction sont essentielles à l’amélioration des résultats
Miser sur l’équité, thème de la Journée internationale des femmes cette année, compte beaucoup dans la lutte pour une meilleure représentation des femmes à des postes de direction. (Getty Images/Portra)
Voici deux titres lus dans Les Affaires et La Presse : « direction : les femmes restent sous-représentées » et « Briser le boys club de la Bourse ». S’y ajoute ce constat troublant du site Corporate Knights, où l’on apprend que les « Michael » et les « Mark » sont plus nombreux que les femmes à la tête des grandes entreprises.
Devant ces tristes nouvelles, un sentiment de déjà vu me submerge. Encore! J’aurais pu lire les mêmes manchettes il y a 10 ans, voire 20. On progresse, mais pas assez vite. À l’approche de la Journée internationale des femmes, je me rallie à la cause et je souligne l’importance d’une meilleure représentation des femmes à la direction.
Parions sur l’équité
Les êtres humains n’ont pas accès aux mêmes possibilités, ressources et privilèges à la naissance, c’est le fond du problème. Encore aujourd’hui, des dirigeantes accomplies doutent de leur mérite, elles qui sont souvent surveillées plus étroitement que leurs pairs du sexe masculin. On a cru à tort que l’égalité des chances mènerait à une représentation égale, mais les préjugés à l’endroit des femmes et les avantages qui favorisent l’avancement des hommes demeurent bien ancrés.
C’est plutôt l’équité qu’il faut viser. L’atteindre, c’est donner à chacun – chacune! – les moyens nécessaires pour parvenir à des résultats égaux en faisant valoir ses talents uniques. Le thème de la Journée internationale des femmes, #EmbraceEquity, me semble particulièrement bien choisi. L’équité, voilà l’idéal qui nous guidera pour accroître la représentation des femmes dans les hautes sphères.
Comme nombre d’OSBL, CPA Canada montre l’exemple et a renforcé cette représentation dans la profession et à la direction. Faire partie de la solution, c’est louable, mais on ne soulignera jamais assez l’importance des gestes accomplis en faveur d’une présence accrue des femmes dans les grandes organisations, notamment les entreprises, qu’elles soient cotées en bourse ou non.
Accélérons la cadence. Nous devons élargir nos horizons et considérer les genres autrement qu’en termes binaires. Notre société a adopté un vaste spectre d’acceptation et d’inclusion, où s’inscrivent les identités trans, bispirituelle, non binaire et autres identités de genre. En revanche, certaines grandes entreprises sont encore à l’âge de pierre.
Pamela Steer, FCPA, présidente et chef de la direction de CPA Canada
Je m’en voudrais de ne pas parler aussi de la diversité ethnique, en particulier de la sous-représentation des communautés autochtones au Canada. J’aborde la question ici sous l’angle de la Journée internationale des femmes, car les femmes issues de groupes racialisés se heurtent à d’autres obstacles. Les choses ont changé, certes. Auparavant, il était interdit aux femmes – et aux membres de certaines communautés racialisées – de voter et d’adhérer à de nombreux clubs, cercles ou associations.
Comme en témoignent le rapport de l’Enquête nationale sur les femmes et les filles autochtones disparues et assassinées ainsi que le Plan d’action national qui en découle, les femmes autochtones ont énormément souffert du racisme institutionnel. Et elles portent le poids des traumatismes intergénérationnels provoqués par les pensionnats indiens, dont le dernier a fermé en 1996. Pendant des générations, leurs droits et libertés ont été brimés, d’où une amplification des difficultés qu’elles doivent surmonter. Les progrès accomplis, bien que porteurs de sens, demeurent insuffisants.
Une réussite méritée
Pour accélérer la progression des femmes, combattons le syndrome de l’imposteur qui plane parfois sur celles qui ont gravi les échelons. La trame même de notre tissu social entrave l’accès des femmes aux structures décisionnelles. Nous avons tout intérêt, à titre collectif, à voir les employeurs assurer une juste représentation d’identités plurielles à la haute direction et au conseil. Une telle évolution compensera le lourd désavantage historique qui a amené les équipes dirigeantes à passer à côté de nombreuses candidatures, et nivellera le terrain pour les candidates (et candidats) qui n’ont pas profité des mêmes possibilités, ressources et privilèges.
Voilà l’essence de l’équité. D’innombrables études le prouvent, la diversité à la direction améliore les résultats, renforce la culture et rehausse la rentabilité, et cette réflexion n’a rien d’une simple formalité. Acceptons les éloges qui nous reviennent : ce poste, nous l’avons mérité. Il s’agit d’y croire, plus que jamais, pour mener nos équipes vers l’avenir. Encourageons les autres à joindre leur voix à un chœur qui se fait entendre haut et fort, afin de reléguer les tristes constats des journalistes aux oubliettes, une fois pour toutes.
Cette année, à l’occasion de la Journée internationale des femmes, disons-le, nous avons bien mérité notre réussite, nous sommes l’un des piliers de la solution, et le monde ne s’en porte que mieux. #EmbraceEquity
INCARNER LE CHANGEMENT
Voyez comment Christine Sawchuk, CPA, bouleverse les normes en matière de leadership. Découvrez aussi pourquoi il importe d’introduire plus de diversité dans les conseils d’administration et comment les femmes peuvent trouver leur voix en tant que leaders.
Femmes de tête |
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J’en profite pour saluer le talent de femmes remarquables (bon nombre sont CPA), qui ont rétabli l’équilibre dans les structures de direction des entreprises d’ici et d’ailleurs. Nathalie Bernier, FCPA,administratrice, Groupe Capital RF et Bausch + Lomb (Québec) Maria Ferraro, CPA, directrice financière, Siemens Energy (Allemagne) Rania Llewellyn, présidente et chef de la direction, Banque Laurentienne (bureau de l’Ontario) Deborah Orida, présidente et cheffe de la direction, Investissements PSP (Québec) Maarika Paul, FCPA, première vice-présidente et cheffe de la Direction financière et des Opérations, Caisse de dépôt et placement du Québec Jocelyn Perry, vice-présidente directrice et cheffe des finances, Fortis (Terre-Neuve-et-Labrador) Marlene Puffer, cheffe des investissements, Alberta Investment Management Corporation Susanne Robertson, FCPA, chef de la direction financière sortante, Musée pour les droits de la personne (Manitoba) Heather Taylor, FCPA, directrice financière et trésorière, Ville de Toronto (Ontario) Barb Zvan, présidente et chef de la direction, University Pension Plan (Ontario) (désignée PDG de l’année 2022 par le Globe and Mail) (Ontario) |