4 livres pour prendre ses finances en main
Y a-t-il un âge limite pour prendre ses finances en main? Certainement pas, mais la vingtaine, rappelle Pierre-Yves McSween, est la décennie qui « fractionnera le destin des adultes en deux : ceux qui seront libres sur le plan financier et ceux qui ne le seront pas. »
Pendant les fêtes, on a davantage le temps de lire. Voici quelques ouvrages parus cette année qui pourraient vous faire économiser gros, si ce n’est une fortune. Que vous démarriez dans la vie, soyez un adepte du mouvement FIRE ou un investisseur boursier en puissance, tous visent à vous faire acquérir une certaine autonomie financière.
Ça coûte cher, être un adulte! Comment gérer tes finances comme un pro (ou presque), de Béatrice Bernard-Poulin (Éditions Logiques)
Conférencière et blogueuse, Béatrice Bernard-Poulin l’admet : « Je ne suis ni comptable ni conseillère financière. » Mais elle a été à la bonne école, car son père est comptable! Destiné aux jeunes adultes qui arrivent sur le marché du travail, son livre est celui des premières fois : premiers chèques de paie, première épicerie, première voiture, premier voyage, première assurance…
L’auteure ne présume pas que ses lecteurs auront des dizaines de milliers à investir, mais sait qu’ils ne sont probablement pas conscients du nombre d’années il leur faudra pour rembourser un solde de carte de crédit. Elle rappelle aussi que nos vraies sources de bonheur ne sont pas les plus chères, et qu’on ne devrait pas se définir par nos achats. Avec humour (et de bonnes références), elle explique pourquoi il faut automatiser l’épargne et se constituer dès que possible un filet de sécurité. Elle rappelle que chacun, malgré son âge, a un pouvoir de négociation et des droits, et qu’en finances personnelles comme dans bien d’autres sphères de la vie, ceux qui font leurs devoirs prennent une longueur d’avance. Bref, une très bonne lecture!
La retraite à 40 ans. Comment déjouer le système pour atteindre la liberté financière, de Jean-Sébastien Pilotte (Éditions de l’Homme)
Connu au Québec grâce à son blogue jeuneretraite.ca, Jean-Sébastien Pilotte est un adepte du mouvement FIRE, qui se targue d’avoir pris sa retraite à 39 ans. Sa recette est simple : avoir économisé le plus possible à chaque instant pour épargner le maximum le plus vite possible. Un message qui pourrait paraître déprimant si l’auteur ne mettait pas certaines choses en perspective : à combien se chiffre notre liberté au bout du compte? Notre liberté de consommer, mais aussi de ne plus travailler? Qu’est-ce qui nous rend heureux, et à quel prix? Et c’est un des points intéressants du livre : ramener nos dépenses à l’échelle d’une vie. Combien nous coûteront 40 ans à rouler en Toyota Corolla neuve? 805 730 $. En Ford F-150? 1 616 300 $. Et ce fameux latté glacé à la vanille en route vers le bureau? 106 000 $. De quoi faire réfléchir à ce qui compte vraiment, alors que « la surconsommation et l’analphabétisme financier nous maintiennent artificiellement prisonniers du métro-boulot-dodo ».
Le principal risque de ce type de projets, n’insiste-t-il peut-être pas assez, c’est de croire que les rendements dégagés par les placements suffiront pour vivre pendant 40 ou 50 ans, sans même parler de l’inflation. Une idée décriée autant que l’est celle de ne pas tenir compte des impôts à la retraite – Jean-Sébastien Pilotte et sa conjointe dépensent moins de 30 000 $ par année. À placer la barre aussi haut, bien des lecteurs renonceront avant même d’avoir essayé, mais tous ceux en quête d’un peu plus de liberté financière y trouveront leur compte, et, qui sait, réussiront à gagneront quelques années de loisirs.
Liberté 45, de Pierre-Yves McSween (Guy Saint-Jean Éditeur)
Pour Pierre-Yves McSween, CPA, une certaine liberté financière procure surtout plus de souplesse. Qu’il s’agisse de prendre une année sans solde, de changer d’emploi ou de carrière, de travailler moins, de « partir en voilier pendant deux ans », les motifs ne manquent pas. Hélas, tout – ou presque – se joue entre 20 et 35 ans. « Désolé de casser le party, mais la vingtaine, écrit McSween, c’est la décennie qui fractionne le destin des adultes en deux : ceux qui seront libres sur le plan financier et ceux qui ne le seront pas. »
D’où l’utilité du plan VEI, derrière lequel se cachent trois règles : faire augmenter sa Valeur (V), Épargner (E) massivement et Investir (I) intelligemment. Évidemment, il y a des sacrifices à faire, mais l’auteur a mûri dans sa réflexion et pris du recul par rapport à sa propre stratégie : entre le tout noir et le tout blanc, se dessine un message plus nuancé, loin du « recueil de trucs pour épargner » qu’était son premier livre. Fiscalité des familles, diversification des revenus, stratégies de placements, dépenses à fuir, argent et couple… Les sujets ne manquent pas. Bien gérer ses finances, rappelle McSween, c’est « viser à être riche en actif et pauvre en revenu », mais aussi, pour tous les Québécois pour qui le train est déjà passé, « s’assurer de donner de meilleures chances à ses enfants et à ses petits-enfants ».
Investir à la bourse et s’enrichir. Compagnies extraordinaires, rendements extraordinaires, de Bernard Mooney (Les Éditions de l’Homme)
Tous les livres qui visent l’indépendance financière parlent d’investir en bourse, mais combien donnent de vrais conseils pour se lancer? Une des références au Québec dans le domaine est l’ouvrage de Bernard Mooney, paru en&n01bsp;20 et réédité cette année. Dans l’avant-propos de cette nouvelle édition, l’auteur donne le ton : « Investir dans des sociétés exceptionnelles – ces entreprises rentables, en croissance, bien dirigées et achetées à des prix rationnels – est encore la meilleure façon de s’enrichir à long terme à la bourse. » Et ses conseils d’il y a 20 ans sont encore avisés, même si certains noms, prix ou dates peuvent sembler d’une autre époque.
Bien sûr, le contexte a changé (pensons à la pandémie) et il est devenu plus difficile de savoir de quoi demain sera fait, admet celui qui s’intéresse au secteur depuis 40 ans. Comment, par exemple, identifier les sociétés capables de maintenir une croissance durable d’au moins 10 % par année sans se laisser tenter par celles qui affichent des croissances de 20 % ou de 25 %? Combien de titres un portefeuille devrait-il contenir en&n20bsp;20? Qui plus est, « les changements technologiques et sociaux provoquent des bouleversements structurels importants qui détruisent à la vitesse de l’éclair les avantages compétitifs de nombreuses entreprises ». Bref, autant de questions qui dépassent largement la simple méthode de placement et rendent l’ouvrage encore plus d’actualité.
BIENTÔT LA RETRAITE?
Ras-le-bol du 9 à 5? Voyez comment des milléniaux réinventent la retraite. Cela dit, il n’est jamais trop tard pour commencer à épargner. Si vous avez 50 ans ou plus, nous vous invitons à lire notre publication intitulée Retraite en vue : Guide du retardataire – Comment rattraper le temps perdu en 10 ans ou moins pour savoir comment donner un coup de barre à votre épargne-retraite.